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Critique de BazaR


BazaR
02 septembre 2017
Muf ! Mouiii… Bah ! Bof ! Héééé ! Tiens, tiens !

Rassurez-vous, je ne me suis pas métamorphosé en une caricature de ce cher Achille Talon pour vous donner mon ressenti sur La Tempête. Mais cette suite d'onomatopée traduit assez bien l'évolution de ce ressenti au cours de ma lecture.

J'ai commencé par être déçu. La raison en est que j'avais placé très haut mes attentes sur cette pièce, simplement parce qu'elle a été regroupée avec le Songe d'une Nuit d'Été dans le sous-groupe des Fééries. Et il faut savoir que je place le Songe au panthéon de toutes les pièces de théâtre produite dans la galaxie (c'est assurément mon goût pour les littératures de l'imaginaire qui s'exprime). Prospero et Caliban étaient comme des noms mythologiques et j'allais enfin découvrir leur Edda.
Comme souvent quand on attend trop de quelque chose, on est un brin désappointé quand ce quelque chose advient. Très subjectivement, ma joie présumée est retombée comme un soufflé, mais il m'est difficile de reconnaître pourquoi. Peut-être un manque de féerie justement, peut-être un Prospero que j'ai trouvé plus fade et gentil qu'attendu, peut-être un abus d'éléments de farce qui se ressemblent.

Une fois retombé sur Terre cependant, le plaisir de lire Shakespeare est enfin ressorti du bois où il s'était endormi. William savait ne pas assommer son auditoire par des tirades à rallonge, simplement en introduisant au milieu de courts dialogues qui, s'il n'apporte rien en eux-mêmes, permettent de souffler et de ne pas oublier qu'on n'écoute pas une thèse mais bien une histoire avec des gens. William était un as pour les dialogues à plusieurs voix : un couple qui discute (par exemple Alonzo et Gonzalo), un autre couple qui moque le premier (Sébastien et Antonio). William manie bien la multiplicité des personnages. William glisse sa culture en citant du Montaigne et imitant du Marlowe (non, non, je n'ai pas trouvé ça tout seul ; j'ai seulement lu les notes de François-Victor Hugo, le traducteur).

Comme dans le Songe, tout est bien qui finit bien à la fin. Je n'ai pas pu m'empêcher de rapprocher la clémence de Prospero de celle d'Auguste dans Cinna de Corneille. Il avait pourtant toutes les raisons et toute la puissance de pratiquer une vengeance d'une profonde cruauté. Mais non, il reste soft. Impressionnant !

Même si mon plaisir effectif n'a pas été à la hauteur de celui espéré, j'ai quand même passé un bon moment. Et je devais de toute façon la lire afin de pouvoir attaquer armé le roman fantasy de Poul Anderson Tempête d'une Nuit d'Été qui, comme son titre l'indique, s'inspire des deux fééries de Shakespeare.

Challenge Théâtre 2017-2018
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