america[s] de Ludovic Manchette et Christian Niemiec aux éditions Pocket
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« Si c’est pas malheureux de voir ça. Des blancs qui traînent avec des négresses !
- Mais je vous emmerde, Monsieur. »
Le vieil homme en resta pantois. De même qu’Adela. Bud et elle poursuivirent leur chemin. Plus loin, Adela se mit à rire.
« Quoi ? » fit Bud.
Elle le regarda et se remit à rire.
« Quoi ? J’ai été poli, j’ai dit ´monsieur’. »
« Profite d’être jeune et innocente… Ça passe vite, tu sais. Un matin, tu te réveilles et tu te dis plus “Chouette, encore une belle journée qui s’annonce, qu’est-ce qui va m’arriver de bien ?”, tu te dis “Merde, il faut encore remettre ça aujourd’hui, qu’est-ce qui va encore me tomber sur le coin de la gueule ?” Et là, tu sais que t’es passée de l’autre côté.
Elle [Adela] monta dans le bus pour régler le trajet au chauffeur, avant de redescendre, pour remonter par la porte du fond, réservée aux Noirs. Comme Sid, elle aurait aimé s’assoir, surtout par cette chaleur, mais malheureusement toutes les places étaient prises. Enfin, pas toutes. Ce n’était pas les sièges libres qui manquaient à l’avant, Mais ceux là étaient réservés aux Blancs, et les Noirs ne pouvaient s’y assoir que lorsqu’il n’y avait aucun Blanc. Or il y en avait un ce soir, qui avait dû se perdre… Même si officiellement la loi avait changé sept ans plus tôt, les mœurs avaient la vie dure à Birmingham. La seule chose qui avait changé depuis la déségrégation des bus, c’est que la population blanche les avait désertés au profit des voitures particulières.
(Mercredi 14 aout 1963)
Mais mes parents font jamais ce qu’ils disent qu’ils vont faire. Ce que j’aimerais bien savoir, c’est s’ils le savent déjà au moment où ils le disent qu’en fait ils le feront pas.
J'en ai une bonne sur les nègres. C'est des parents qui trouvent une machine à blanchir. Alors vous pensez bien qu'ils veulent l'essayer tout de suite ! Le père rentre dedans, et putain, il ressort tout blanc ! Après, c'est au tour de la mère. Pareil, elle ressort toute blanche ! Après, c'est au tour du gamin mais il veut pas. Ils ont beau insister, le gosse veut pas et court se planquer. Les parents le cherchent dans toute la baraque et, au bout d'un moment, le père se tourne vers sa bonne femme et il lui dit : "Bon Dieu, ça fait pas dix minutes qu'on est blancs et on est déjà emmerdés par un nègre !"
C’est la première fois que je m’en vais. J’avais un peu de peine pour ma mère en partant de la maison ce matin, et puis j’ai repensé à hier soir, quand mon père lui a mis une baffe, que je me suis jetée sur lui et qu’elle m’a crié dessus. Et j’ai eu moins de peine.
Je serai heureuse, quand je serai grande. Plus heureuse que maintenant. Et même que j’ai hâte d’y être.
Il faut surtout pas suivre les chemins tout tracés. C'est le meilleur moyen d'aller nulle part !
- Vous préférez qu'on dise de vous que vous êtes une femme noire ou que vous êtes une femme de couleurs?
- Je préfère qu'on dise que je suis une femme bien.
J’ai honte, mais je suis jalouse de cette gamine. Mes parents à moi, ils me voulaient pas. C’est ma mère qui me l’a dit un jour. Jusque-là, je croyais que j’étais une petite fille normale, mais non, je suis « un accident ».