- Lorsque tout cela sera terminé, murmura Pepe, si je suis encore en vie, j'irai prendre un bon petit bain dans un bénitier. Parce que je veux bien être réduite cendres sur-le-champ si celui-là n'est pas le diable en personne !
- C'est un magnifique spécimen, jeune mais bien formé. C'est toi qui l'as dressé ?
- Plus ou moins... répondit Pepe.
- Qu'est-ce qui vous fait penser qu'un animal sauvage doit forcément être dressé ? intervint Tomàs.
Pepe inviqua deux saints et quatre martyrs avant de lancer un regard de travers à Tomàs. Cependant, là encore, l'homme ne sembla pas irrité par le garçon. Au contraire.
- Tu n'as pas tort, comment a-t-il après un instant de réflexion.
- En vérité, je ne sais pas. Je crois que cela fait partie de la nature humaine. Contrôler. Maîtriser. Dresser. Cela nous permet de nous sentir mieux, nous, les humains.
- Mais pas les animaux.
-Mais pas les animaux, en convint l'homme.
Mme Générouse, qui continuait à sourire, me claqua la porte au nez, convaincue que la faim et le froid me tuerai ent avant l'aube.
Elle se trompait.
Me jeter à la rue fut le plus beau cadeau de Noël qu'elle puisse me faire, car c'est ainsi que commencèrent mes aventures.
Tu ne peux pas comprendre combien il est important de connaître ses origines. Combien elles font de nous ce que nous sommes. Combien notre destin est lié à elles.
-Plein de gens, répondit Pierre. Une famille avec deux gamins, un couple de jeunes, un homme à moustache, un couple de vieux …
-On ne dit pas "vieux", on dit "gens âgés".
Pierre haussa les épaules et reprit.
-Un couple de genzâgés et un ganzâgé tout seul.
-Pardon ? Ai-je bien entendu ? Ce comte ? Celui qui devrait être mort depuis cent ans ? Celui qui a incendié ton appartement ? Celui qui fait même trembler ces folles satanistes qui se font appeler les veuves ?
-Ganimard, un peu de respect pour les Veuves !
-Ah bon? Et comment appelles tu des voleuses qui dépouillent uniquement les cadavres encore chauds?
-Des dames qui tombent à pic !