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4.24/5 (sur 47 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Nyon , le 31/03/1857
Mort(e) à : Grasse , le 29/01/1910
Biographie :

Critique littéraire, journaliste et écrivain suisse. Aujourd'hui oublié, un critique français n'avait pourtant pas hésité à l'appeler « l'un des maîtres de l'heure »

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (1680) Voir plus Ajouter une citation
Édouard Rod
Les peuples marchent grisés par les mots sonores et menteurs claironnés à leurs oreilles, sans révolte, passifs et résignés, alors qu'ils sont la masse et la force, et qu'ils pourraient, s'ils savaient s'entendre, établir le bon sens et la fraternité à la place des roueries sauvages de la diplomatie.
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En 1819, Lamartine était retourné à Aix, où l'appelaient les exigences de sa mauvaise santé et de chers souvenirs. Il y fit la connaissance d'une jeune Anglaise, Miss Maria-Anna Elisa Birch. C'était la fille orpheline d'un ancien colonel. De bonne heure elle avait perdu son père, et, depuis quelques années, elle voyageait avec sa mère. Son portrait nous montre une figure plutôt jolie, très fine, en tout cas agréable. Elle était intelligente, artiste, lettrée, professait une grande admiration pour Byron, à qui elle devait bientôt trouver que Lamartine ressemblait. Les deux jeunes gens lisaient ensemble Lara, Manfred, Child-Harold. Lamartine, l'âme encore meurtrie, jouissait de cette sympathie rencontrée au bord même de ce lac où il avait tant aimé. De son côté, mademoiselle Birch était enthousiaste : elle donna son cœur en écoutant les vers qui vibraient encore d'un autre souvenir. Ainsi, peu à peu, il se forma entre eux un amour à base de littérature. Du côté du poète, le sentiment était assez fragile : à ses yeux, cette rencontre devait aboutir à un mariage utile à l'organisation de sa vie, qu'il désirait avec sa raison plus qu'avec son cœur. Des obstacles, qui venaient surtout de sa famille dont le catholicisme s'effrayait d'une union mixte, retardèrent assez longtemps le mariage. Ils furent enfin levés, et le mariage fut décidé.

Première partie. Vie de Lamartine
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Ce deuil, d'autant plus douloureux qu'il devait rester secret, acheva de transformer le jeune homme. L'année d'avant, il avait eu l'idée de chercher à sortir de ses embarras d'argent en publiant ses vers, et porté chez un éditeur — qui lui rendit le service de le refuser — un volume formé de quatre livres de pièces légères et fugitives, toutes dans la tradition du dix-huitième siècle. Désormais, il n'en écrira plus de telles. Son amour sérieux et mélancolique, et la violente douleur qui devait le terminer, lui découvre une poésie nouvelle, qui, dédaigneuse des artifices de la rhétorique encore à la mode, exprimait directement les sentiments dont le cœur est rempli. Tout à ses souvenirs, tout à ses regrets, il écrit en quatre années (1816 à 1819), les pièces qu'il devait recueillir sous le titre de Méditations, et qui allaient révolutionner la poésie française. Ce sont, par ordre de composition : Invocation, le Génie, le Temple, l'Immortalité, l' Enthousiasme, le Lac, Ode, Chants lyriques de Saûl, le Désespoir, l'Isolement, la Foi, le Vallon, le Soir, Souvenir, la Semaine Sainte, la Providence à l'homme, le Chrétien mourant, Dieu, la Retraite, la Prière, l' Automne.

Première partie. Vie de Lamartine
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Il y a une sorte d'harmonie entre l'homme et les lieux où il a reçu ses premières impressions, où son intelligence s'est ouverte, où il a vécu, en un mot, sa première enfance ; et cette harmonie subsiste même quand la vie parait l'avoir rompue. Cela est plus vrai pour Lamartine que pour aucun autre ; il est demeuré jusqu'au bout le poète de sa terre natale. Les hasards d'une existence mouvementée, presque tumultueuse, l'ont promené à travers bien des pays divers, bien des situations changeantes : toujours, qu'il ait eu le cœur meurtri du deuil de ses amours ou de celui de ses ambitions, il revenait chercher la paix et l'oubli dans les douces collines du Maçonnais. Il appartient donc à cette contrée qui est à lui comme il fut à elle ; il la remplit ; son souvenir y est vivant ; quelque chose de son âme y subsiste, qu'on sent en quelque sorte dans la douceur tiède et monotone du paysage.

Première partie. Vie de Lamartine
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M. de Amicis a-t-il conscience de son état d'optimisme ? En tous cas, il s'y complaît et s'efforce de s'y maintenir, il évite avec soin tout ce qui lui paraît attristé. Ses nouvelles finissent toujours bien, même quand la logique voudrait qu'elles finissent mal. Leurs péripéties sont rarement dramatiques. Si le sujet comporte des détails pénibles, l'auteur les enveloppes de toutes les précautions imaginables, et il sacrifie sans hésiter les données de la physiologie, ou mêmes celles de la simple observation, au besoin de tout arranger. Un des plus importants récits des Scènes de la vie militaire, Carmela, est, sur ce point, tout à fait caractéristique. Carmela est une jeune paysanne, à demi sauvage, qui s'est passionnément éprise d'un officier en garnison dans son village ; mais, — est- il besoin de le dire ? — du plus pur des amours. Au bout de trois mois, son amoureux reçoit un ordre de départ, la quitte en lui promet tant de revenir, — et ne revient pas. Carmela ne tarde pas à apprendre, par un malheureux hasard, qu'il se marie. Elle en devient folle. Sa folie consiste à prendre pour l'infidèle tous ses successeurs, l'un après l'autre. Elle les suit, les poursuit, les embrasser, les tourmente, se place sur leur chemin, couche devant leur porte, — et toujours en conservant sa vertu, quand bien même quelques-uns, gens peu délicats , auraient volontiers oublié, en faveur de sa beauté, qu'elle n'avait plus sa raison. Un jour, arrive un jeune lieutenant au cœur tendre, qui, touché par ses malheurs, entreprend de la guérir. Il y réussi en reproduisant devant elle, dans tous ses détails, la scène du départ de son prédécesseur. Et, comme il s'était épris d'elle en travaillant à la sauver et en méditant des ouvrages spéciaux sur la folie, — d'ailleurs singulièrement choisis, — il l'épouse dès qu'elle est rentre en possession d'elle-même.

M. Edmond de Amicis
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C'étaient des gens de mœurs patriarcales.. Le chevalier de Lamartine, homme de devoir avant tout, était un père exigeant et sévère, mais d'esprit large, de cœur très dévoué, corrigeant, par une tendresse réelle, quoique peu démonstratif, ce qu'il y avait d'austère et de cassant dans ses allures d'ancien officier.
Quant à madame de Lamartine, telle que nous peut la connaître par les récits de son fils et par son propre journal (Le manuscrit de ma, mère), elle fut une femme admirable, toute de grâce, de charme, de profonde sensibilité . il y avait quelque chose de touchant dans la destinée de cette belle jeune femme, élevée avec un prince du sang, puis transplantée dans une espèce de maison rustique, qui rappelle à une chaumière plus qu'à un château, et où les angoisses de la Révolution ne devait pas l'épargner. Aux prises avec les difficultés pratiques de la vie, elle devait connaître toutes les mesquines inquiétudes de la ménagère pauvre : à chaque nouvelle grossesse, elle pensait aux ressources exiguës du ménage, dont le maigre budget allait être grevé d'une charge de plus ; c'était elle qui calculait, dans les moments difficiles, la vente du cheval ou celle du char-à-bancs, elle aussi qui, plus tard, économisait sur le nécessaire pour envoyer quelque chose d'argent à son fils. Tout cela sans jamais se plaindre, quoiqu'on sente en elle je ne sais quoi de douloureux, de
cassé ; et sans rien laisser, à travers ces soucis , de "sa belle âme dont la rare élévation, la distinction , la noblesse et la poésie s'affirment à toutes les pages de son journal, qui, en certaines parties — sans doute retouchées par une main pieuse — peuvent se comparer aux plus belles pages des Harmonies.

Première partie. Vie de Lamartine
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Alphonse de Lamartine fut l'aîné de six enfants (dont cinq filles), et, peut-être bien, le préféré de sa mère. Ses premières impressions, dans ce doux paysage de Milly qu'il a décrit plus tard avec tant d'amour , furent toutes heureuses.

" J'avais déjà dix ans, dit-il dans ses Confidences, que je ne savais pas même ce que c'est qu'une amertume de cœur, une gêne d'esprit, une sévérité du visage humain Tout était libre en moi et souriait autour de moi. "

Or, c'est dans les années de l'enfance qu'il importe surtout d'être heureux : leur nuance s'étend sur toute la vie. Son éducation fut dirigée par sa mère, d'après les principes de J.-J. Rousseau et de Bernardin de Saint-Pierre, qu'elle admirait et qu'elle avait jadis entrevus chez ses parents. Avec un tact merveilleux, elle dirigeait ses sentiments et ses idées sans qu'il s'en aperçût, procédant d'instinct selon la méthode intuitive. Elle choisissait aussi ses lectures. C'étaient la Bible épurée ; les fables de Lafontaine que l'enfant trouvé « faussement cruelles » et qu'il ne put jamais apprendre par cœur ; les ouvrages de madame de Genlis, de Berquin, de Fénelon, de Bernardin de Saint Pierre, quelques tragédies de Voltaire, la Jérusalem délivrée, le Robinson.

Première partie. Vie de Lamartine
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Parmi les quelques écrivains étrangers dont la réputation a passé les frontières de la France, M. Edmondo de Amicis occupe une bonne place. On le connaît non seulement par son nom, mais par plusieurs récits de voyages écrits avec entrain et bonne humeur, rendus plus piquants par l'emploi de certains procédés de conteur et dont le succès semble avoir été assez vif, puisqu'il en a paru plusieurs éditions illustrées. Mais M. de Amicis ne s'est point borné à voyager et à raconter ses voyages. Il s'est exercé dans d'autres genres et toujours avec bonheur, en sorte que ses divers ouvrages lui ont valu dans son pays une véritable popularité.

M. Edmondo de Amicis
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M. Carlo Dossi (...) occupe parmi les véristes italiens une place correspondante à celle qu'occupent en France, parmi les naturalistes, certains outranciers épris de la bizarrerie du langage et du byzantinisme de la pensée.
M. Dossi est, avant tout, un lettré dans le sens le plus raffiné du mot : on dit qu'il connaît une dizaine de langues. II a fait lui-même son éducation littéraire ' et mené longtemps une vie très retirée. (...)
M. Capuana, dans ses Études de littérature contemporaine, trace de lui le portrait suivant, dans lequel se trouve condensée toute la psychologie de l'écrivain :« Il est maigre, aussi maigre qu'on peut l'être sans paraître un squelette. Il a la tête très grosse, le front large, si large que sa tête prend la forme d'une toupie. Né avant terme, par suite des frayeurs que traversa sa mère le jour de la bataille de Novare, dans le désordre d'une fuite, devant une maison qui brûlait, il devait se ressentir toujours de sa précoce venue au monde. Jusqu'à la virilité, il resta entre la vie et la mort, impressionnable comme une sensitive, étrange enfant, taciturne, dévorant des livres qu'il ne comprenait pas, collectionneur passionné de médailles ou de pierres, fuyant la compagnie de ses camarades, timide ou impérieux selon les circonstances. Toute l'histoire de son enfance, il l'a racontée avec les particularités les plus minutieuses, dans sa Vie d'Alberto Pisani qui semble un roman et qui est une autobiographie jusque dans le nom du héros, Carlo Dossi étant un pseudonyme. »

Les véristes italiens. III
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« La femme qui t'aimait est morte — Elle n'était point belle — elle avait trop souffert; ce qui lui manquait, elle le savait mieux que toi. Elle est morte, te dis-je, et dans ce domaine de la mort elle a rencontré d'anciennes rivales.

« Si elle leur a cédé la palme de la beauté de ce monde, où les sens veulent être séduits, ici elle les dépassent toutes. Aucune ne t'a aimé comme elle, — aucune. Car, ô Camille, jamais tu n'as pu apprécier l'etendue de son amour. — Comment te l'aurait-elle dévoilée ? nulle parole humaine ne pouvait l'exprimer — nulle action, si dévouée qu'elle te parût, n'était l'ombre de ce que ce cœur désirait produire pour toi. Aussi m'as-tu souvent vue silencieuse et concentrée, renonçant à toutes les manifestations incomplète, et espérant en moi-même que la vérité aurait son jour. Eh quoi ! ce sentiment inconnu existe-t-il pour être à jamais comprimé ? Ce germe brûlant n'aurait-il pas son entier développement ? et tant d'amour est-il créé pour consumer le cœur qui le recèle ?

« Camille, adieu. Au moment où j'écris ces lignes, je suis dans l'inébranlable résolution de ne te revoir Jamais. Tu les liras — j'espère — mais lorsqu'une barrière insurmontable s'élèvera entre nous — lorsque j'aurai reçu la grande initiation aux secrets de la tombe — lorsque peut-être (je frémis en y songeant) je t'aurai oublié. »

La jeunesse de Cavour
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