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Aurélien Police (Autre)Jean-Daniel Brèque (Traducteur)
EAN : 9782381630786
160 pages
Le Bélial' (16/03/2023)
3.59/5   48 notes
Résumé :
Sur Terre, aujourd’hui, ici et là.
Il y a ce truc sphéroïde reposant sur cinq… jambes ? Un monstre, quoi d’autre ? Quelque chose errant loin de son Nid. Et dont dépend la survie de ses pairs. Il y a cette femme aux cheveux blancs coupés très courts dans sa robe noire moulante qui vous regarde bizarrement, comme si elle en savait trop sur vous. Il y a celui-là, aussi, ce type à la mine morose. On le serait à moins : il se croit le génocidaire de sa propre civi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Je me suis éclaté avec cet UHL.

L'auteur Michaël F. Flynn n'est guère connu en France. Je me souviens avoir été interpelé par le pitch du seul roman disponible avant ConnexionsEifelheim – sans avoir jamais franchi le pas. Grâce à Masse Critique, j'ai cette fois tenté l'aventure et j'en suis ravi.
Je crois que je n'avais jamais vu autant de thèmes de science-fiction réunis dans un seul roman, une sacrée gageure. Ah si, peut-être Hypérion, mais Dan Simmons avait de la place. Flynn se contente de 130 pages pour tout comprimer.

La soupe, délicieuse, contient de l'extraterrestre, du voyageur temporel, de l'androïde, du mutant, de l'immortel. Mal moulinée, cela aurait pu partir dans tous les sens à la façon de Philip K. Dick. Mais l'auteur a un gros bagage de maths et il préfère structurer. Il est plus architecte que jardinier. Tout s'enchaine à la perfection. Et cette structure sous-jacente est presque étonnante dans la mesure où l'auteur veut mettre en scène les effets du hasard. Dieu-Flynn ne joue pas aux dés, même pour décrire l'improbable.

Le texte ne fait jamais peser sur le lecteur un savoir hard science ou un vocabulaire scientifique opaque. Au contraire, l'auteur choisit un narrateur plutôt désinvolte et décontracté pour décrire les affres des héros hypertendus, le cynisme des blasés et le raisonnement des neurones cybernétiques. Il vulgarise avec humour en quelque sorte. Cela maintient une petite distance, un rideau de drôlerie translucide qui nous dit que, finalement, on est en train de lire un récit pour se détendre.

J'ai interprété la fin comme un hommage comme un hommage à Manse Everard, célèbre Patrouilleur du Temps créé par Poul Anderson. Ça ne fera peut-être pas le même tilt chez d'autres lecteurs. Moi qui adore Poul, j'ai tendance à le voir partout, lol.

Bref, un chouette petit roman vient de rejoindre l'excellente collection UHL. Ne vous gênez pas pour passer lui dire bonjour avant que votre réalité ne soit effacée ou votre planète récurée de ses autochtones.
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Voilà une novella qui porte bien son nom : sous la forme d'un roman choral, elle s'attache à faire ressortir des connexions entre six personnages. À tel point qu'elle ressemble plus à un exercice de style littéraire qu'au récit d'une véritable histoire.


Cette lecture m'a rappelé le Fleuve des dieux, de Ian McDonald.
Pour la forme, bien sûr, mais aussi pour la diversité des personnages.

Ici l'action se déroule aux États-Unis, à notre époque.
Novella oblige, tout est minimaliste. Les six personnages sont introduits successivement, individuellement. Et déjà on est aux deux tiers du livre ! Tout s'emballe ensuite, avec trois chapitres où les connexions déjà esquissées se matérialisent, et où l'action se précipite.

Ce mini roman est difficile à évaluer. Je le trouve plutôt inégal, avec de gros points forts, et des points noirs.

Le positif :

- le style de l'auteur est agréable. C'est bien sûr subjectif, mais personnellement j'ai plutôt été conquis.
La narration est particulièrement détachée, avec un point de vue omniscient (on pense à la voix off de Dogville). Alors que cette distance pourrait être un frein à l'identification ou du moins l'immersion, ce n'est pas le cas : le narrateur adopte en effet une grande liberté de ton et de jugement dans le récit des différentes trames, et cela rend la lecture très plaisante. Il y a une bonne dose d'humour désinvolte, avec un point de vue souvent décalé du narrateur, alternant défense des personnages et tacles gentils.
Le style lui-même est plus travaillé que fluide (de belles métaphores et un gros usage des pronoms relatifs pour varier l'ordre des propositions).

- le sens de la scène est là ; actions et réactions sont très bien décrites. Dès le premier chapitre, j'étais emballé.

- Globalement, il y a plein d'idées sympathiques, tant concernant les personnages et leur background qu'au niveau des intrigues.

Le négatif :

- Il y a ce long dialogue entre Stacey et Nagkmur à la fin du deuxième chapitre, qui est une horreur : on y apprend le passé commun des deux personnages à une lointaine époque, et c'est une succession sans fin de noms, de dates et d'évènements. le hic, c'est qu'à moins d'être calé en Histoire, difficile de distinguer, parmi ces références, lesquelles appartiennent à L Histoire vraie, lesquelles sont de la fiction plaquée sur L Histoire vraie et lesquelles font partie d'une éventuelle uchronie. Pour couronner le tout, ces éléments sont donnés alternativement par les deux personnages, sachant que chacun en a ses propres souvenirs, et qu'ils cherchent eux-mêmes à consolider cette connaissance parcellaire et incertaine... Sachant qu'à ce moment du récit, tout porte à croire que cet échange est essentiel à la compréhension de la suite, j'ai bien failli abandonner ! Finalement j'ai choisi de continuer, et avec le recul, je pense qu'on peut facilement relativiser l'importance de ces informations pour la compréhension globale du récit.

- Hormis ce deuxième chapitre qui est particulier, il y a une augmentation exponentielle des « connections » entre les personnages et leurs trames. Bien que celles-ci soient fort bien racontées, et individuellement plutôt claires, on en arrive très vite à saturer sous le nombre des faits à mémoriser pour ne pas perdre le fil. Il faut s'imaginer chaque personnage avec ses propres motivations et ses propres connaissances. Par ailleurs, chacun est grosso modo à la poursuite d'un ou deux autres personnages, dont il connait (ou croit connaitre) partiellement les motivations et les connaissances. Tous finissent par se retrouver en un même lieu, ce qui conduit à une explosion combinatoire des « connections ». Personnellement, ma mémoire n'a pas pu suivre, et j'avais conscience de survoler avant même d'atteindre le règlement de compte final.

- L'auteur a très clairement choisi de construire son scénario en imbriquant deux grandes trames/thèmes. L'une basée sur l'espace (avec une invasion classique d'extraterrestres), l'autre sur le temps (avec les paradoxes non moins classiques). Cela crée une impression de grosse confusion ou de mélange des genres. Au mieux, on dira que c'est cohérent avec le gros bordel généré par les « connexions » des personnages (et sincèrement, je pense que c'était l'idée).


Mon impression générale après cette lecture, c'est une belle expérience proche de l'OVNI littéraire. Mais il n'y a à mon avis rien de sérieux dans ce texte, qui offre un divertissement de bonne facture pour peu qu'on supporte la quantité d'informations à retenir (on peut bien sûr le lire plusieurs fois). Quand je dis que ce texte ne fait pas dans le sérieux, c'est qu'il n'y a pas de prétention à la crédibilité, ni de création d'un univers fouillé et cohérent, ni d'intrigue profonde. Toutes choses qu'on trouvera, à contrario, dans le Fleuve des dieux. Mais avec ses 860 pages, l'oeuvre de Ian McDonald ne joue pas dans la même catégorie.

Il y a un peu de Men in Black dans « Connexions ».
On pense aussi à La Ligue des gentlemen extraordinaires, avec ce panel des personnages si particuliers.
Une ode sympathique à la SF populaire, en somme, dont elle parodie les grands thèmes.
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Tropeville.

Un objet bizarre vient d'apparaître. Qu'est-ce donc ? Six personnes vont se retrouver dans une drôle d'affaire.

Voici une novella atypique. C'est l'histoire de six personnes qui n'ont rien en commun et qui pourtant vont se rencontrer. Chacune à des caractéristiques bien particulières.

L'histoire n'en est pas vraiment une. Elle sert avant tout de justification à l'auteur pour mêler plusieurs tropes de la science-fiction. le concept a quelque chose d'ingénieux, voire de jubilatoire, mais il ne permet pas de faire une bonne histoire.

L'histoire est banale, il n'y a pas de véritable enjeu, quant aux personnages, mis à part les tropes auxquelles ils correspondent, ils restent creux et sans véritable personnalité. Je n'ai pas eu d'attachement pour eux. Enfin, je n'ai pas compris l'intérêt de la postface du traducteur. Je pense que la volonté de l'auteur était que les lecteurs cherchent à comprendre par eux-même et fassent leurs propres conclusions avec la masse d'informations données.

Bref, une idée ingénieuse ne fait pas forcément une bonne histoire.
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Ce roman de Science-Fiction est extrêmement difficile à raconter… Tant il foisonne de références, de personnages, tant sa construction est particulière. On y rencontre un voyageur temporel qui cherche à réparer une erreur qu'il aurait commise, une immortelle qui souhaite juste passer inaperçue, un extra-terrestre humanisé depuis longtemps qui veut protéger son peuple, une IA avide de connaissances mais insensible, une télépathe enfin… Et tous ces « gens » ont un objectif commun : empêcher le marchetête attiré sur Terre par la machine du premier, d'envahir éventuellement la planète avec ses semblables…
C'est donc un roman particulièrement complexe que Connexions, par sa construction, par le vocabulaire employé, franchement soutenu, par les références nombreuses qu'il comporte. Donc plutôt pour les amateurs avertis du genre que pour les néophytes comme moi… Néanmoins, contre toute attente, j'ai accroché !!! Pour les personnages variés, et qui sont parfaitement construits, pour l'humour aussi, qui transparaît deci delà, pour l'érudition enfin… Merci à Babelio et aux éditions le Bélial pour cette lecture obtenue dans le cadre de la MC Mauvais Genres.
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😁 C'est le 4ème livre de la collection Une heure lumière que je lis ? J'avoue que j'ai eu un coup de foudre pour cette collection et les beaux visuels de ses couvertures (je ne peux pas y résister lorsque je passe chez mon libraire préféré @lettresacroquer).

❤ J'ai eu aussi un coup de foudre pour la novella, en général. Je trouve le format idéal pour découvrir de nouveaux sous-genres et de nouveaux auteurs, tout cela en une soirée ou un après-midi.

👽Connexions est un bel exemple. Je ne me serai pas forcément tournée vers un roman de science-fiction de ce type. le livre est difficile à résumer et à classer puisqu'on suit six personnages, tous hors du commun (je ne peux en dire plus sous peine de trop vous spoiler).

👾Au début, j'ai eu la sensation d'une oeuvre qui partait dans tous les sens. A chaque chapitre, un nouveau personnage avec des caractéristiques extraordinaires à intégrer. J'ai eu un peu de mal à suivre, relu certains passages, et me suis vraiment demandée où voulait aller l'auteur.

🔥Et puis, je me suis rendue compte qu'en réalité l'auteur s'amuse. Il s'amuse à réunir, dans un texte pourtant court, les grands tropes et thèmes classiques de la science-fiction et finalement, le texte est bourré d'humour. A partir de là, j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à cette lecture que j'avais peut-être attaquée en me disant que comme c'était de la S-F, c'était forcément très sérieux

➡️ Et vous l'avez-vous ? Qu'en avez-vous pensé ?
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le temps ne presse guère. Ça dispose d'air et de boisson recyclés. Et la nourriture est abondante, car ses deux équipiers ont péri lors du dysfonctionnement. Ça a mangé une partie de l'un d'eux (le navigateur), et utilisé le pilote pour relâcher sa tension sexuelle. (C'est un alien, rappelez-vous, et qui sommes-nous pour juger ?)
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Le magnat de l'immobilier ne se fait pas appeler "Jupiter" en raison de sa ressemblance avec cette planète, même s'il est, à certains égards, une boule de gaz puants.
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Toutes choses recherchent ce qui est bon, dans la mesure où elles savent ce que c'est, soit tout ce qui préserve et complète leur nature. Pour les corps inanimés, cette préservation est appelée « inertie » ; pour les corps animés, elle est appelée « vie». La lutte pour l'existence que Darwin a perçue chez les créatures vivantes n'est quune forme supérieure de la lutte que livre un rocher pour rester en place.
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Et cependant, toutes choses recherchent ce qui est bon, dans la mesure où elles savent ce que c'est, soit tout ce qui préserve et complète leur nature. Pour les corps inanimés, cette préservation est appelée « inertie » ; pour les corps animés, elles est appelée « vie ».
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Son visage lui apparaît en esprit, éclusant du vin assis à une table en bois mal dégrossie. Il y a d'autres détails, mais ce souvenir est une feuille séchée et friable dans une forêt automnale.
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Video de Michael F. Flynn (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michael F. Flynn
Discours de Gérard Klein à l'occasion de la remise du Prix Julia Verlanger 2009 à Effelheim de Michael Flynn (Ailleurs & Demain - Robert Laffont).
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