Alma, tome 3 : La liberté

Après deux années chez le capitaine Harrison à Woolton près de Liverpool, Sirim a été sauvée par Alma et Joseph qui l'ont conduite à Paris en ce début de mois de juillet 1789. Sirim a vu le frère d'Alma, Lam, sur le bateau The Brothers en Louisiane, aussi Alma veut-elle repartir en Amérique afin de retrouver son frère et sa famille mais il lui faut de l'argent.

Jean Saint-Ange, député de Saint-Domingue, continue, lui, à manoeuvrer, il est recruté chez le banquier Lorenzo le Couteulx qui finance l'activité des propriétaires coloniaux. Il espionne aussi Jacques Poussin, le charpentier, qui a trouvé l'épave de la Belle-Amélie et son trésor de quatre tonnes et demie d'or pur ; celui-ci est revenu à Paris sous le titre de son maître assassiné, Clément Bassompierre ; évidemment, Jean Saint-Ange obtient qu'il soit embastillé. Enfin, il continue de conseiller Léon-Amédée de Bellerive devenu premier gentilhomme de la chambre du roi, qui a prêté à Amélie Bassac trois cent mille livres pour sauver la plantation des Terres rouges à Saint-Domingue avec un taux d'emprunt exorbitant puisqu'elle devra lui en rembourser quatre cent cinquante mille.

Amélie Bassac ne perd pas un instant ; elle organise la plantation des Terres rouges à Saint-Domingue grâce aux graines achetées auprès de Julien Delise dont elle tombe amoureuse et ces efforts sont couronnés de succès car les terres sont protégés par le pouvoir des Okos et plus particulièrement par les membres de la famille d'Alma, Nao, Oumna et Lilim. Il manque encore Mosi… Autant de vies séparées, de destins bousculés dans la grande histoire…

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“Né en 1973 à Paris, Timothée de Fombelle passe une partie de son enfance au Maroc et en Côte d'Ivoire. Il fonde une troupe de théâtre dès le lycée, écrit et met en scène des pièces, et cet amour de la dramaturgie ne le quittera pas. Devenu professeur de lettres, il enseigne en France et au Viêtnam. En 2006, il signe son premier roman pour la jeunesse : Tobie Lolness. Traduite en trente langues, l'histoire de ce héros d'un millimètre et demi rencontre un succès retentissant auprès du public comme de la critique - il reçoit notamment les prix Sorcières, Tam-Tam, Saint-Exupéry en France, le Marsh Award en Angleterre et le prix Andersen en Italie. Depuis, les romans jeunesse se succèdent, qui emportent les lecteurs de tous âges dans de grandes aventures, font la part belle à l'imaginaire, à l'émotion et à la poésie, et disent la toute-puissance de l'enfance. Il varie aussi les genres et multiplie les collaborations en créant des albums, un conte musical, une bande dessinée... qui composent une oeuvre dont la richesse et la grâce le consacrent comme l'un des écrivains les plus marquants de sa génération.” source : éditeur

Tous les romans pour la jeunesse de Timothée de Fombelle sont des coups de coeur depuis Tobie Lolness en 2006 et 2007, Céleste, ma planète en 2009, Vango en 2010 et 2011, Victoria rêve en 2012, le livre de Perle en 2015 et enfin Alma en 2021, 2021 et 2024.

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Nous attendions ce dernier tome de la trilogie de Timothée de Fombelle depuis trois ans et nous retrouvons avec bonheur le grand souffle romanesque de cette saga historique. Évidemment, il y a tout l'art de Timothée de Fombelle de mêler les vies de nombreux personnages à la grande histoire et nous l'attendions, c'est dans ce troisième tome la Révolution française de 1789 et la Guerre de Saint-Domingue de 1791. Apparaissent donc de nombreux personnages historiques, de Louis XVI à Toussaint Louverture.

Timothée de Fombelle parvient surtout à nouer ou renouer tous les fils de l'intrigue et rassembler tous les personnages de cette saga, c'est impressionnant car ils sont nombreux de la famille d'Alma à l'entourage de Joseph. Les aventures s'enchaînent dans une succession de scènes entre la France, l'Angleterre, Saint-Domingue et la Louisiane mais aussi New-York, le rythme est trépidant et nous aurions aimé davantage de détails mais il faut que le rythme de la lecture reste soutenu dans un roman pour la jeunesse. C'est néanmoins un tel univers que nous en voudrions toujours davantage ! Et dans ce dernier tome, Timothée de Fombelle ne se laisse pas emporter par sa plume comme il en a parfois l'habitude avec des envolées lyriques qui nous charment tant !

A nouveau un coup de coeur.

"C'est une révolte ?" "Non Sire, c'est une révolution !" Enfant, mes premiers livres d'Histoire rapportaient l'échange entre Louis XVI et La Rochefoucauld. Mais que disaient-ils de cette autre révolution dont allait naître Haïti ? Heureux les enfants d'aujourd'hui : on a sans doute revu leurs livres scolaires mais aussi et surtout, la trilogie d'Alma est là. Une révolution !

Timothée de Fombelle confiait dans un entretien avoir entamé l'écriture d'Alma par le début de l'histoire. Il débutait ses livres précédents par le milieu de l'histoire. Après la lecture de ce 3ème et dernier tome tant attendu, on peut dire qu'il en soigne aussi particulièrement la fin. Un bouquet final ? Non Sire, un feu d'artifice tout entier !

D'Alma, la bien nommée dans toutes les langues, à l'affreux profiteur et fou amoureux Saint-Ange, tous les personnages si bien imaginés et animés par Timothée de Fombelle figurent pour notre plus grand plaisir au générique de ce dernier opus. Ils ne sont pas les seuls. L'Histoire avec un grand H livre aussi ses "guest stars". Après la carte du monde et des lieux de l'action qui ouvrait le 2ème tome, le théâtre de ce dénouement est L Histoire elle-même.

Paris, 1789 : l'hiver qui s'achève péniblement est un des plus froids connus par le peuple de France... Pas la peine d'en dire plus, on a compris. Mieux, on y est. de 1789 à 1795, Liberté nous fait vivre un tournant de l'Histoire, de l'histoire sociale et économique, mais aussi de l'histoire humaine.

Apporter le point de vue de l'enfance et celui des noirs africains au coeur de la Révolution Française est un coup de génie. Les événements connus et rebattus prennent un nouveau jour. On les vit à hauteur d'enfants dans un récit épique où le souffle de nos héros croise le vent du boulet. Leur dimension humaine, individuelle et collective nous touche et nous frappe comme jamais. On remet en perspective les uns et les autres.

Écriture précise et rythmée, dialogues ciselés et illustrations fines et évocatrices, la patte des deux complices nous mène par le bout des yeux et du nez, comme du coeur et des nerfs ! Happy ending ou pas ? Timothée de Fombelle jouerait un peu avec son lecteur que ça ne m'étonnerait pas. Depuis cette idée de titrer chaque chapitre avec les mots qui le concluent, on s'en doutait... Plus on s'approche de la fin, plus c'est terrible !!!

Ce volume réserve son lot - que dis-je sa provision, sa cargaison, son double-fond ! - de surprises, de retournements, de fuites plus ou moins connues et de retrouvailles et retours inattendus. Amour et colère, vengeance et trahison, suspense et révélations sont au rendez-vous jusqu'au bout. On pense aux romans-feuilletons à la Dumas - le Comte de Monte-Christo pour ne pas le nommer -, aux récits marins de l'époque, tenus comme des journaux, qui ont aussi su inspirer des bandes imagées comme Les Passagers du Vent. On pense aussi et surtout à un théâtre à la Tchekhov avec une scène, un coeur et une humanité immenses.

Aux cinq traces des okos, la tribu d'Alma, on peut ajouter celle du conte, celle de Timothée de Fombelle et des crayons de François Place.

P.S. : Dire que j'ai lu Alma Liberté d'une seule traite serait un mauvais jeu de mot sur un sujet sérieux mais - presque ! - la vérité. Une seule et courte nuit de sommeil a brisé une lecture haletante et passionnée. Pensez-y quand vous entamerez la vôtre : on a du mal à refermer le livre avant sa page 469, la dernière de l'histoire. Comme un arc tendu pour tirer sa flèche et qu'il faudrait relâcher, doucement, tout doucement...

Voilà une saga qui traite avec justesse et humanité le plus sordide des commerces : celui des Hommes.

Ce récit m'a bouleversée et je suis ressortie grandie de ma lecture.

La saga parle donc de la traite des Noirs et du combat pour l'abolition de l'esclavage. Les personnages sont tous engagés dans des quêtes personnelles qui les mènent à travers l'Afrique, l'Europe et les Caraïbes avec une partie de l'histoire qui se déroule sur les mers, avec des pirates et des chasses au trésor...
Le thème de la liberté est donc central dans le livre. D'ailleurs on apprend très vite que “Alma” signifie “libre” dans la langue oko, tribue dont elle fait partie.

J'ai tout aimé dans ces livres : la justesse du thème, la poésie de la plume, l'authenticité des personnages, la construction du récit, tout !

On se laisse porter et on veut en savoir plus tout le temps. On est au tome 3 et on ne se lasse pas du tout ! Et quel dénouement !

Cette saga est si riche en personnages qu'elle montre avec précision et justesse la complexité de ce moment d'Histoire. Chaque personnage est bien construit, bien introduit, on ne s'y perd pas malgré la retransmission de cette densité historique : chapeau !

On suit toutes les parties prenantes de cette partie de l'Histoire (des pirates, des négociants d'esclaves, des propriétaires de bateau, des gouverneurs d'île...) et j'ai trouvé que cela rendait le récit très vrai, très vivant et surtout très juste. On voit l'Histoire à travers leurs yeux et leur vécu. Quelle belle leçon !

Retrouvez Alma dans sa quête pour retrouver son petit frère, Lam. Mais aussi la suite des aventures d'Amélie Bassac, Mosi, Soum, Joseph, Gardel ou encore Saint-Ange.

Bien plus qu'une aventure, Alma est une histoire à travers la grande Histoire.
A travers cette trilogie, mon âme d'enfant a voyagé de la France à Saint-Domingue en passant par Londres, a été émerveillée par les illustrations de François Place et mon âme d'adulte a apprécié apprendre des éléments historiques et découvrir l'histoire de grands noms comme Toussaint Louverture ou Thomas Clarkson. Petits ou grands, chacun y trouvera son compte.

L'auteur aborde l'esclavage et la lutte pour son abolition, la lutte pour les droits des Hommes. Encore une fois, l'auteur aborde un sujet sombre de l'histoire avec beaucoup de poésie et de justesse.
Une intrigue riche, avec de nombreux personnages que l'on adore ou que l'on déteste, qui permettent de développer différentes visions de l'époque et qui donnent beaucoup de profondeur au récit. de pirate à la recherche d'un trésor à la séparation d'une famille africaine en passant par la bourgeoisie et la royauté parisienne, nous traversons l'époque et ses dérives, ses horreurs et ses espoirs.
Ce final est à la hauteur de mes attentes, j'ai aimé la profondeur des personnages, j'ai vécu à leurs côtés, j'ai aimé le rythme et la fluidité des nombreuses péripéties, j'ai aimé la construction.
Une trilogie à lire absolument, une ode à la liberté...

C'est le dénouement des aventures d'Alma et de tous les autres personnages. Ce dernier tome est plein de rebondissements qui ajoutent encore à l'intrigue mais qui mènent à une fin digne des péripéties vécus par les personnages tout le long des 3 tomes.