Dompter les vagues

Un grand bof.
Pour moi, aucun intérêt.
La vie de riches américains dans leurs belles et vastes maisons avec leurs enfants pourris gâtés.
Très superficiel.
Peu crédible.
Si vous aimez les sales mômes friqués et leurs hobbies, alors allez y gaiement.
Lecture pas intéressante du tout.
Aucun style, lecture décourageante.

Mais miracle, j'ai commencé un nouveau roman qui me réconcilie avec la lecture : Reine de Pauline Guena. Je viens de le commencer et je suis déjà accro.
Comme quoi, un mauvais livre peut amener à une pépite.
Allez, abandonnez cet ersatz de livre, et plongez la tête la première dans de merveilleux romans qui vous feront vibrer.
La vie est trop courte pour perdre son temps en lectures stériles et de mauvaise facture.

1985, dompter l'adolescence pour Eulabee et ses amies puis que les vagues, elles les ont déjà dompter.

Un récit entre le journal intime et un regard sensible et simple sur le passage de enfance à l'âge adulte. Cette période entre deux où plus vraiment enfant on aimerait être déjà grande.

Une fois entré dedans cette histoire est addictive. Se rendre visible, se rendre fort, se rendre indestructible. Toute la sensibilité de cette plume nous emmène dans la découverte des limites. le rite de passage par la découverte de l'alcool, des premiers émois et du s3xe. La crainte d'être ridicule et tous ces changements physiques.

J'ai aimé me laisser porter par les événements étranges, par cette histoire. J'ai aimé découvrir à quel point nous les adultes sommes décevants dans leurs yeux, à quel point il est vital pour eux d'être intégré au groupe. J'ai aimé la pureté des sentiments qui restent de l'enfance. J'ai aimé cette superbe couverture.

Bref, un voyage en terre d'Amérique entre enfance et maturité.

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"Je suis pauvre et je n'ai que mes rêves. Marchez doucement, car vous marchez sur mes rêves".

C'est à travers le regard, les rêves, ressentis et tourments d'Eulabee, adolescente vivant dans un quartier chic de San Francisco que l'on se laisse ballotter, bercer, déstabiliser par les vagues

Les vagues de l'adolescence
Celles où l'on désire coûte que coûte appartenir à un clan
Celles des questionnements, du regard d'autrui
De l'éveil des sens, le corps qui change, l'esprit qui se cherche
Celles des mensonges aussi

Lorsqu'on a le sentiment d'être façonnés tels des copies conformes
La seule façon de s'en sortir est elle d'être extraordinaire?

Courir vers le rivage et l'océan comme l'on court vers l'avenir
Courir à perdre haleine dans la brume du futur
Au seuil de l'océan, respirer, le laisser refluer, les vagues qui s'en vont
Et laisser emporter avec lui tous les rêves d'enfance
Tout ce qui nous lie à nos rêves et oscille au gré des flots

"Je me fiche de laisser des détritus parce que je suis immortelle"

Tout le paradoxe, l'amertume et l'espérance de l'adolescence

Un roman aux allures désenchantées dans lequel on plonge tête baissée
On en ressort bousculé, on oscille entre questions et certitudes
On se demande ce qui est vrai, l'être, le paraître, ce qui est faux
Un roman d'atmosphère
Où l'on suit Eulabee & les siens

Envie de plonger dans un histoire sensible, déroutante, émouvante qui réussit à allier le suspense et l'émotion à la fois?

Allez donc à la rencontre d'Eulabee, Maria Fabiola, Julia, Faith & tous les autres

Vous aurez peut être sur les lèvres un peu de sel de l'océan
Ce parfum d'adolescence qui tourbillonne parfois encore en vous
Avant que la vie d'adulte vous emporte vers un ailleurs, le vôtre

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La mention de "Virgin Suicides" sur la quatrième de couverture de ce roman m'intriguait énormément mais je ne savais pas quoi attendre de ce SP plutôt éloigné des ouvrages paraissant dans la collection Terres d'Amérique. Entre 1985 et 1986, la vie de la jeune Eulabee bascule et ce autant parce qu'elle entre dans l'adolescence que parce que Sea Cliff et ses environs sont agités par d'étranges événements. Je ne peux pas trop vous en dire sur l'histoire pour ne pas gâcher le plaisir de cette lecture mais croyez-moi "Dompter les vagues" est addictif !

J'ai particulièrement aimé le regard simple et sensible que Vendela Vida porte sur l'adolescence. On est déçu par les adultes, on veut être aimé de nos pairs, on brave l'interdit pour découvrir l'alcool et la sexualité, on craint la honte, on déteste les changements de notre corps… On se cherche et on se perd bien souvent au cours de ce processus complexe qui révèle toute sa beauté dans la violence et la pureté des sentiments qui nous animent et qui font dire à Eulabee : « je suis immortelle » après avoir invité le garçon qui lui plaît à un concert.

Rétrospectivement, l'indication « Ici, tout ce qui est moche est caché. » (p. 15) semble terriblement réductrice tant absolument tout est dissimulé dans ce livre qui contraint le lecteur à se frayer un chemin dans la brume. Ce qui est dit sème tout autant le doute que les silences : sommes-nous dans un monde à la "Truman Show" dans lequel tout est mis en scène ? Ou plutôt dans "Fight Club" où tout se produit dans l'esprit des personnages ? A moins qu'il ne s'agisse bien de la vie réelle dans laquelle, on le sait, toute histoire a de multiples facettes et au moins autant de vérités.
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