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EAN : 9782368467343
Steinkis Editions (18/04/2024)
4.1/5   10 notes
Résumé :
Pierre de Coubertin, son nom est lié à jamais aux Jeux olympiques, mais qui était-il vraiment ? Un amoureux de la Grèce antique, en quête d'un idéal universel... Un aristocrate converti à la République... Un jeune pédagogue qui devine les vertus du sport de masse. Un misogyne indécrottable et un colonialiste convaincu. Tout cela et bien plus... Voici le parcours d'un homme complexe dans une époque qui le fut tout autant.

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ne m'intéressant pas aux Jeux Olympiques de façon générale, j'ai voulu cependant en savoir un peu plus ainsi que sur l'homme qui en a eu l'idée. A quelques semaines de l'ouverture des Jeux, c'était le moment idéal pour lire cette BD.
Elle commence sur l'ouverture des Jeux de Berlin le 1 août 1936 et se clôt à la même date. Entre les deux, elle nous présente la genèse et l'évolution des Jeux depuis que le baron Pierre de Coubertin a proclamé la naissance du Comité International Olympique (CIO) le 23 juin 1894 à La Sorbonne. Les Jeux auraient lieu tous les quatre ans. Une fois l'idée lancée, sa mise en oeuvre et sa pérennité ne furent pas un long fleuve tranquille. Les Jeux ont toujours été liés à des considérations politiques et économiques. La personnalité colérique, intransigeante et l'égo surdimensionné de Pierre de Coubertin n'ont pas toujours facilité les choses.
Il croyait avec ferveur au sport comme vecteur de paix et souhaitait que celui-ci soit développé chez les jeunes. Il était lui même un sportif accompli qui pratiquait aviron, escrime, boxe, équitation, tir au pistolet.
Mais la BD s'attache également à montrer le côté sombre du baron; c'était un raciste et un colonialiste convaincu qui croyait et professait l'inégalité des races, le sport devant être un instrument au service de la colonisation. C'était également un misogyne intransigeant qui s'est opposé fermement à ce que des femmes participent à des épreuves d'athlétisme, affirmant que le rôle des femmes était d'être de bonnes épouses et de bonnes mères. Mais il n'a pu arrêter l'évolution puisqu'en 1928, à Amsterdam, des femmes participent à 5 épreuves d'athlétisme (Pierre de Coubertin avait démissionné du CIO en 1925). Enfin, c'était un grand admirateur d'Hitler.
C'était un homme de conviction, avec sa part d'ombre, qui ne voulait pas que son bébé lui échappe, qui aimait les honneurs, les mondanités et était très élitiste. Il a fini ruiné, dépressif car aucun de ses projets sur l'éducation, après qu'il a quitté le CIO, n'a pu aboutir.
Grâce à cette BD, j'ai beaucoup appris sur l'histoire des Jeux et sur Pierre de Coubertin; ce fut passionnant, facile et agréable. Je n'aurais certainement pas lu une biographie de l'homme ou une histoire des Jeux, vu le peu d'intérêt que je porte à ce thème.
#PierredeCoubertin #NetGalleyFrance
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Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Coubertin, entre ombre et lumière de Xavier Bétaucourt et Didier Pagot.
Pierre de Coubertin, son nom est lié à jamais aux Jeux olympiques, mais qui était-il vraiment ?
Un amoureux de la Grèce antique, en quête d'un idéal universel...
Un aristocrate converti à la République...
Un jeune pédagogue qui devine les vertus du sport de masse.
Un misogyne indécrottable et un colonialiste convaincu.
Tout cela et bien plus...
Coubertin, entre ombre et lumière est une bande dessinée historique nous permettant de découvrir le parcours d'un homme complexe dans une époque qui le fut tout autant.
Nous connaissons tous Pierre de Coubertin, de nom, mais peu d'entre nous le connaissent réellement.
Avant de lire cet ouvrage, j'étais bien en peine de donner des informations sur lui.
J'ai aimé que les auteurs reviennent sur l'origine des jeux, sur comment le baron Pierre de Coubertin les a proclamé officiellement à la Sorbonne.
J'avais un peu peur que ce soit un peu trop technique, un peu trop.. lourd par moment, mais pas du tout.
Les pages se sont tournées toutes seules et même si je suis loin d'être une amatrice des JO, je sais que je regarderais certaines épreuves. Et j'ai trouvé intéressant d'en savoir plus sur leurs origines et sur cet homme, un illustre inconnu pour beaucoup de nous.
Il y a beaucoup de choses à dire sur cet homme mais le mieux est de lire la bd ;)
En ce qui concerne les illustrations, je n'ai pas été fan des coups de crayon au premier abord. Toutefois je m'y suis rapidement faite, et il faut avouer que ça colle parfaitement ici. Quand à la colorisation, rien à dire :)
Coubertin, entre ombre et lumière est une très bonne surprise que je vous invite à découvrir à votre tour. Avec les JO qui approchent, elle est d'actualité.
Ma note : 4 étoiles.
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Berlin, 1er août 1936. Deux journalistes hèlent un taxi : "Olympiastadium bitte !" En route pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, ils parlent de leur rénovateur, Pierre de Coubertin. L'un des deux, le plus âgé, le connaît bien. Il en fait le portrait à son jeune confrère, photographe, un portrait d'ombre et de lumière...

La chronologie des jeux d'été modernes d'Athènes 1896 à Berlin 1936 rythme cet album dont le récitatif défile comme le dialogue des deux journalistes. le tandem de l'histoire fait écho au duo cénariste - dessinateur et donne à la bio un format plus vivant. Avec une tension qui conduit à la cérémonie où, entre autres, le vainqueur du marathon d'Athènes offrira un bouquet à Hitler.

Ce dialogue qui sert le récit appuie aussi le fond : le choc de deux générations et de deux média. L'écrit, propre au Baron et la diffusion de ses idées et l'image, arme du IIIème Reich pour sa propagande en 1936. Âgé et ruiné par ses travaux pour le sport mais aussi la pédagogie, le Baron a connu dans sa vie des moments plus heureux et des instants plus visionnaires. Les souvenirs du journaliste plus âgé permettent au lecteur d'y revenir...

Je connais assez la figure du Baron Pierre de Coubertin, sa vie, son oeuvre pour dire que tout ce qu'on trouve ici est on ne peut plus vrai et on ne peut plus pertinent. Bien sûr les dialogues sortent de l'imagination de l'auteur. Ils empruntent toutefois de nombreux propos du Baron, tirés de ses propres écrits. Et Dieu sait qu'il en a laissés, on compte plus de 16 000 feuillets sans parler de sa correspondance conservée à Lausanne et soigneusement documentée et commentée par l'historien Jean Durry.

Cette vérité historique - rendons au Baron  ce qui est au Baron - est, avec le principe narratif évoqué plus haut, l'autre grande qualité de cette bio dessinée. Maintenant, elle ne fait pas totalement mon bonheur.

Visionnaire concret, idéaliste ambitieux, diplomate autoritaire, le Baron cultive les paradoxes. Son sort et son image en France aujourd'hui le lui rendent bien. Pourquoi ? D'où viennent ces traits que Coubertin a pu afficher et ces flèches dont il est la cible ? L'album livre quelques clés mais me semble passer très vite sur d'autres.

Quid de sa prime enfance sous l'occupant prusse et pendant la Commune ? de la prise en main par ses propres soins de son éducation supérieure ? de ses premières armes pour celle des autres sur ce terrain ? En dehors de Jules Simon évoqué ici comme un appui politique, quid de ses mentors et de ses vrais et indéfectibles amis ?

- Le Père Didon auteur de la devise olympique dans un cadre religieux, éducatif mais aussi politique

- William Sloane rencontré à Boston en 1889 - les JO US de 1904 c'était pour lui avant que Roosevelt les déplace à Saint-Louis - l'ami américain garant de la venue des athlètes américains à Athènes

- Georges de Saint-Clair, l'autre père avec le Baron du sport venu d'Angleterre en France et le premier Président de l'USFSA dont parle rapidement la bio

- Aimé Godart qui ouvre l'École Monge au jeune pédagogue pour sa réforme basée sur le sport

- Michel Bréal, le linguiste français, professeur au Collège de France, père de la sémiologie et inventeur du marathon dans une lettre à son ami.

On aurait pu également davantage contextualiser certains moments-clés de l'histoire qui mène à la rénovation des Jeux. Que dire par exemple des attentats anarchistes qui sévissent entre les deux discours de la Sorbonne ? de l'assassinat du Président Sadi-Carnot le lendemain-même du 2ème discours qui rétablit les Jeux ?...

Maintenant, cette bio dessinée, avec un trait souple et rapide, et des couleurs qui font époque - existe. Et, avant les Jeux de Paris pour lesquels, en 1924, le père des Jeux modernes a bradé son fauteuil de président du CIO, cela fait du bien. Même avec les réserves émises pour sentir un(des) personnage(s) plus humains, avec une proximité plus forte et plus intime des caractères et du temps.

Sans doute y-a-t-il à présent la place aussi pour une bio encore plus... personnelle.
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Citus, Altius, Fortius – Plus vite, plus haut, plus fort.
BD passionnante pour les amoureux du sport, d'histoire ou simplement de récits bien construits et bien documentés.
Tous les lecteurs, quoi ! …

Xavier Bétaucourt reconstitue avec beaucoup de fluidité, l'histoire des JO depuis 1896, les objectifs et la personnalité du baron Pierre de Coubertin.

1896 – Pierre de Coubertin est Secrétaire Général d'une association sportive et affiche sa volonté : rétablir les JO arrêtés depuis le IVème siècle.
Avec deux objectifs essentiels :
- L'importance pédagogique de l'introduction du sport dans l'éducation scolaire. A l'époque, « le sport est considéré comme du temps perdu. »
Lui-même pratique l'escrime, l'équitation, l'aviron et la boxe.
- Un vecteur de paix : s'affronter à l'intérieur d'un stade plutôt que sur les champs de bataille…
Car c'est cela l'esprit Coubertin : Fédérer pour oublier ses différents et grandir avec le sport.

Les premiers JO à Athènes en 1896 sont plutôt inorganisés, mais cela a quand même fonctionné. Il faut maintenant créer le Comité d'organisation des JO. C'est fait dès 1898.
Paris en 1900, préférera des rencontres sportives et boudera les JO. Les suivants auront lieu aux USA en 1904.

Puis Xavier Bétaucourt décline les JO suivants avec humour et précision. Ou, « le sport et la géopolitique doivent cohabiter. » Déjà…

Par exemple, à Londres, en 1908, « la question des Dominions pour l'empire britannique se pose ». Quels drapeaux pour les canadiens, pour les australiens ?
Le pseudo fair-play anglais fait sourire jaune avec des juges essentiellement britanniques… La distance du marathon (42,195 km) est ajustée à la volonté royale…

Ce qui constitue tout l'intérêt de cette reconstitution des JO, c'est que sans cesse, la politique internationale intervient et il est indispensable de s'adapter aux régimes en place.
« Il a fallu attendre Amsterdam, en 1928, pour que tous les athlètes soient de retour dans l'olympisme de Coubertin. » Durant ces jeux, « 277 femmes participent à une révolution. Pour la première fois, cinq épreuves d'athlétisme leur sont ouvertes. »
« le CIO composé d'hommes a accepté la participation à ces épreuves réservées. Une défaite pour Coubertin. »

Entre temps, Xavier Bétaucourt revient sur sa vie et sa personnalité. Né en 1863 d'une famille légitimiste, il ralliera rapidement la République et ses valeurs, en conservant un esprit misogyne, élitiste et colonialiste : « Réfléchissons d'abord à ce qui tourmente l'âme africaine. Des forces inemployées, de la paresse individuelle et une sorte de besoin collectif d'actions. Mille rancunes, mille jalousies contre l'homme blanc et l'envie cependant de l'imiter. (…) Je pense que les sports, à condition de ne pas leur laisser prendre des apparences trop militaires qui pourraient aider à préparer quelque rébellion future, doivent être encouragés chez l'indigène et chez le gouvernant. Ils engendrent toutes sortes de bonnes qualités sociales, d'hygiène, de propreté, d'ordre, de self-control.
Ne vaut-il pas mieux que les indigènes soient en possession de pareilles qualités ? Et ne seront-ils pas ainsi plus maniables ? "

Un homme fasciné par le nazisme : « j'admire intensément Hitler. Il est en train de devenir le chef de la nouvelle Europe et, bientôt peut-être, le chef du nouveau monde qui se lève. »

Un idéaliste colérique, autoritaire, intransigeant, voire psychorigide, mais tout entier focalisé sur son objectif. La face obscure du Baron….
Néanmoins, sa détermination farouche a permis de rassembler sous la bannière du sport, les différentes nations.

Une biographie passionnante, enrichie par l'évolution des JO, traitée avec justesse et précision. Servie par un dessin et des couleurs qui mettent en valeur le scénario.
Un vrai moment de plaisir !

Je remercie NetGalley et les Editions Steinkis de m'avoir offert cet ouvrage.


Lien : https://commelaplume.blogspo..
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On retrouve l'histoire des Jeux Olympiques avec un petit flashback sur les jeux grecs puis le combat de Pierre de Coubertin pour instaurer des jeux olympiques mondiaux à partir de la fin du XIXe siècle.

Les enjeux sportifs, financiers et géopolitique y sont abordés. On découvre également une certaine partie de la personnalité de Coubertin qui est dépeint comme misogyne et raciste. Il est pour la colonisation française et pour Hitler. L'autre partie de sa personnalité est un homme qui est dépassé par son temps et les évènements naissants et qui s'accroche à sa perspective de développement des jeux olympiques sans tenir compte des évolutions de mentalité.

Néanmoins, j'ai pris du plaisir à lire ce graphique notamment avec les dessins qui ont un style qui donne une impression un peu ancienne aux personnages ce qui permet d'imaginer complètement les scènes décrites. L'écriture est simple ce qui rend la lecture parfaitement fluide et compréhensible.
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critiques presse (1)
BDGest
14 mai 2024
Le dessin de Didier Pagot apparaît simple et agréable. Ses personnages se montrent un peu statiques, sans que cela soit vraiment dérangeant. La colorisation repose sur des teintes sépia pour les nombreux rappels historiques, auxquelles s’ajoutent des éléments pastel démarquant les segments contemporains à l’action.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« Le rôle de la femme reste ce qu'il a toujours été : elle est avant tout la compagne de l'homme, la future mère de famille, et doit être élevée en vue de cet avenir immuable »

Pierre de Coubertin
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Le CIO, uniquement composé d'hommes, a accepté la participation des femmes à ces épreuves réservées. Une défaite pour Coubertin.
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Citus, Altius, Fortius – Plus vite, plus haut, plus fort.
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« Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts. » Isaac Newton
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