Cette place que l'on cherche n'est pas à l'extérieur, mais à l'intérieur de soi. Vivre ça n'est pas trouvé sa place dans le monde et la garder coûte que coûte en vieillissant, mais trouver qui l'on est, et se faire une place soi-même de plus en plus grande à mesure que l'on vieillit, en restant fidèle à qui l'on est.
La moitié de l'humanité ne subira jamais le sexisme. Une partie ne subira pas non plus le racisme, l'homophobie, le validisme ni le mépris de classe. Mais aucune personne qui voit son âge avancer n'est à l'abri des préjugés, stéréotypes et comportements discriminatoires liés au vieillissement, et ce d'autant moins que l'âgisme n'est même pas perçu comme une discrimination.
J'avais une relation malsaine avec mon corps parce que la société dans son ensemble a une relation malsaine avec le corps des femmes
Il exige de déconstruire la norme jeuniste et l'injonction performative à « bien vieillir », qui rend les individus responsables, et donc potentiellement coupables, de la façon dont ils vieillissent et dont ils sont perçus par la société.
La majorité des personnes âgées sont des femmes, et la majorité des femmes qui s'en occupent c'est aussi des femmes, qu'il s'agisse de leurs proches (épouse, filles, sœurs, etc.) ou de professionnels (aides-soignantes, assistantes sociales, aides à domicile, infirmières, etc.)
Peu après sa disparition, l’aîné de mes cousins l’a décrite comme « une grand-mère adorable, qui faisait de bons crumbles ». Aucune femme ne mérite d’être aussi mal résumée, de façon aussi désincarnée. Elle n’était pas adorable, mais je l’aimais malgré tout, ou peut-être justement pour les failles à travers lesquelles on devinait la personne qu’elle était, et celle qu’elle aurait pu être. De manière générale, l’amour et le respect que l’on porte aux femmes, et aux vieilles femmes en particulier ne devraient pas être conditionnés au fait qu’elles soient irréprochables. Ma grand-mère a fait comme elle a pu, à la place qu’on lui a laissée, qui n’a cessé de se racornir, et c’est cette place qu’aujourd’hui nous devons rendre aux femmes que la vieillesse fait disparaître de nos radars.
(...) mais le fait est que l'on "vieillit" tous plus longtemps qu'on ne vit.
Chacune d'entre nous pourra réfléchir non plus seulement à ce que le temps lui fait, mais à ce qu'elle souhaite faire avec le temps qu'il lui reste.
(...) la bienséance exige que l'on fasse comme si les femmes n'avaient pas d'âge, contrairement à tous les autres êtres vivants de la planète.
Je ne sais pas qui a eu l'idée de miniaturiser les cuisinières, aspirateurs et autres tables à langer et de les labelliser "jouets pour filles", mais je lui tire mon chapeau. Se faire du fric sur la charge mentale de leur mère, faire passer les corvées ménagères pour un divertissement, et ainsi normaliser la répartition genrée du travail domestique tout en minimisant sa valeur, c'est du génie !