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Carole Noël (Traducteur)
EAN : 9782072989483
640 pages
Gallimard (13/04/2023)
4.43/5   284 notes
Résumé :
Lawrence Hill a transformé une page négligée de l’histoire en un roman brillant et attachant, qui transporte le lecteur d’un village africain à une plantation du sud des États-Unis, d’un refuge sordide en Nouvelle-Écosse à la côte de la Sierra Leone, dans l’odyssée du retour en Afrique de 1 200 anciens esclaves.

AMINATA dépeint l’un des personnages féminins les plus forts de la littérature récente, une femme qui se fraie un chemin dans un monde hosti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Tout comme les histoires sur l'holocauste, les histoires sur l'esclavage sont presque toujours bouleversantes et dérangeantes. Celle d'Aminata ne fait pas exception à la règle, mais m'a apporté quelque chose en plus.

D'abord parce qu'elle a donné corps à la barbarie. Je n'ai jamais pensé que les négociants d'esclaves ou les planteurs esclavagistes étaient de enfants de coeur, mais Lawrence Hill donne des exemples concrets, qui changent tout. Vous savez comment un esclavagiste soigne la dysenterie d'un escalve qu'il veut vendre ? en lui mettant un bouchon d'herbe dans les fesses... vous savez comment un médecin blanc oublie les atrocités qu'il voit sur un bateau de traite ? en en commettant lui même d'encore pires...

Bien entendu, ce récit est une histoire romanée, et ces anecdotes spécifiques qui m'ont tellement marquée sont peut-être inventées. Pour autant, la barbarie est ici incarnée, et cela me l'a rendue concrète, et partant difficile à oublier.

Ensuite, parce que j'y ai appris beaucoup de choses, au-delà des poncifs sur la traite, les planteurs et la guerre de sécession. Cela a commencé avec le rappel que certains chefs africains vendaient les leurs ou leurs voisins. Cela a continué avec les explications sur l'indigo, beaucoup moins lié à l'esclavage a mes yeux que le coton ou la canne à sucre. Et surtout, cel s'est terminé avec l'apothéose d'épisodes historiques que je connaissais pas : l'installation des noirs affranchis en Nouvelle Ecosse pour essayer de vivre libres, puis leur retour 'au pays' et la fondation de Freetown, la ville qui ne porte pas si bien son nom.

Les personnages sont un peu classiques, mais bien campés, l'intrigue se tient bien, l'émotion affleure souvent... et surtout il y a ces 2 richesses de la barbarie incarnée et des épisodes oubliés qui justifient à eux seuls cette lecture.
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Best-seller au Canada où il est considéré comme un chef-d'oeuvre, Aminata est un grand roman sur l'esclavage, porté par une héroïne inoubliable et un souffle romanesque puissant.

À onze ans, Aminata est enlevée dans son village d'Afrique et vendue comme esclave en Caroline du Sud. S'instruisant seule, survivant grâce à son courage et ses compétences de sage-femme, elle poursuit un rêve : reconquérir sa liberté. Lorsque éclate la guerre d'Indépendance, ce sera pour Aminata et d'autres affranchis le début d'une bouleversante odyssée pour rentrer chez eux.

Traduit dans plusieurs langues et récompensé notamment par le Commonwealth Writers' Prize et le Rogers Writers' Trust Fiction Prize, Aminata (titre original : The Book of Negroes) est devenu un véritable best-seller au Canada, où il s'est vendu à plus de 500 000 exemplaires depuis sa parution en 2007.

C'est un texte, fort, puissant, magistral qui parle sans fard de la situation du commerce de bois d'ébène à une période heureusement révolue.

En Fance, il a été publié en 2012 en grand format avant d'être totalement introuvable pendant pas mal d'années. Folio l'édite en poche pour la première fois, quelques années après une série l'adaptant The Book of negroes , excellente série passée hélas un peu inaperçue.

On peut espérer que cette sortie en poche offre une nouvelle belle visibilité à ce grand roman.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'aurais pu mettre des milliers d'étoiles à ce livre tant je l'ai aimé. Aminata de Lawrence Hill gagnerait tellement à être davantage connu.

A peine agée de onze ans, la jeune Aminata est enlevée près de Bayo, son village natal par des trafiquants d'esclaves noirs qui après une marche de plusieurs jours, la revendent ainsi que ses malheureux compagnons. Après plusieurs jours sur l'île de Bence, suit alors la terrible traversée de l'Atlantique en négrier pour rejoindre la Caroline du Sud, où elle deviendra esclave. Elle parviendra à s'enfuir à New York, pour atteindre ensuite la Nouvelle-Ecosse avant de répartir pour la Sierra Leone, puis enfin Londres, où elle apportera son soutien à la cause abolitionniste.

Je n'ai que de bonnes choses à dire à propos de cet ouvrage. L'écriture est agréable et fluide: on se laisse facilement emporté par l'histoire et pénétré par le personnage d'Aminata. L'auteur réussit tellement brillamment à nous faire également ressentir les émotions, que mon coeur s'est serré de nombreuses fois.
De plus, même s'il s'agit d'une fiction, on ressent parfaitement le travail de documentation qui a été nécessaire pour arriver à un livre aussi abouti.
Il s'agit donc pour moi du livre parfait: on apprend, on sourit, on pleure...bref un livre intense que je recommande à tous!
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Aminata est une jeune fille africaine de 11 ans, enlevée à ses parents, à son peuple, à son pays dans le cadre de la traite des esclaves et du commerce triangulaire. Ce livre retrace son aventure et le combat qu'elle a dû mener pour s'affranchir. A travers ses yeux, nous assistons à l'horreur de l'esclavage et des préjugés. Son parcours d'enfant, puis de jeune femme, d'épouse, de mère, de vieille femme est poignant. Les étapes de sa vie s'enchaînent et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle a souffert, mais s'est relevée à chaque fois. L'expression "renaître de ses cendres" prend tout son sens avec elle. D'abord considérée Africaine, puis Noire, puis Néo-Ecossaise, et enfin étrangère en son propre pays, Aminata devient citoyenne du monde par ses nombreuses migrations. Son rôle de "djéli", c'est-à-dire "témoin", lui tient à coeur, et à chaque humiliation, chaque blessure, elle trouve la force de survivre pour cela : pour témoigner, rendre compte de ce qu'elle a vu, vécu. La force et la sagesse de cette femme sont remarquables. Cette période d'avilissement des personnes noires, si lointaine dans mon esprit est devenue soudainement plus concrète, plus réelle. La recherche d'un monde plus juste, d'un monde où l'Homme, peu importe la couleur de sa peau, est considéré en tant que tel est le but ultime d'Aminata et devrait être celui de chacun. Vous l'aurez compris, j'ai été bouleversée par ce livre, par la soif de liberté de la protagoniste et je ne peux qu'en recommander la lecture prestement.

Lu en mars 2016
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Aminata est née à Bayo (Guinée) en 1745. Fille de Mamadou Diallo (un peul) joaillier de son état, et de Sira Coulibali (une bambara) sage-femme reconnue. À l'âge de onze ans, elle est capturée près de son village et vendue à la plantation d'indigo de Robinson Appleby (sur l'ile de Santa Helena, en Caroline du sud). Nous sommes en 1757, le voyage a duré un peu plus de six mois, en compagnie de Chekura (un adolescent qui a trahi les siens en aidant les toubabs, dans le but d'épargner sa propre vie) de Fomba (un brave homme un peu simple, lui-même esclave à Bayo) et de Fanta (l'insupportable femme du chef de leur village …) Après un voyage épouvantable, seule une centaine de prisonniers est parvenue à destination …

Aminata va alors devenir Mina, être prise en charge par Georgia qui va la considérer comme sa propre fille. Mamed (le régisseur noir) conscient de sa vive intelligence, va lui apprendre à lire dans le plus grand secret. En 1761, Aminata a seize ans, son maitre va vendre le bébé qu'elle a eu avec Chekura et se débarrasser d'elle en la cédant à un juif de Charles Town, du nom de Solomon Lindo. Mieux traitée et éduquée, elle n'en reste pas moins esclave, même si Solombon Lindo et sa femme la considère (hypocritement) comme une « domestique » …

Mais après le beau temps revient la pluie, hélas … Bien des malheurs vont parsemer la longue et cruelle route d'Aminata Diallo ! La guerre d'indépendance entre l'Angleterre et l'Amérique (1775-1783) et la fameuse déclaration du 4 juillet 1776 n'y changeront pas grand-chose … Il lui faudra passer par New York puis la Nouvelle Écosse (Canada) avant de pouvoir un jour (femme affranchie) se rendre sur les traces de ses ancêtres en Afrique … Et finalement de décider de finir son existence à Londres (où elle écrira ses mémoires, au début du XIXème siècle …) Pour les esclaves du sud de l'Amérique, la guerre de Sécession est encore bien loin …

Un récit magnifique et passionnant, extrêmement bien écrit, indéniablement pertinent. Un roman haletant que j'ai littéralement DÉVORÉ ! Lawrence Hill nous offre une oeuvre de très grande qualité. Né en 1957 au Canada, c'est un romancier primé et mémorialiste.

Mon plus gros coup de coeur (depuis le début de l'année 2023) que cette énorme pépite !
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critiques presse (1)
Lhumanite
04 juin 2012
[Lawrence Hill est] parvenu à donner à son récit un fond de véracité indéniable qui n’atténue jamais le souffle proprement romanesque de l’existence imaginaire et vraisemblable d’une rebelle magnifique.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Après tous les livres que j'avais lus, après tout ce que j'avais appris des coutumes des Blancs en Caroline du Sud, j'éprouvais plus que jamais le sentiment que ces gens ne me connaissaient pas du tout. Ils savaient comment amener des bateaux jusqu'à mon pays. Ils savaient comment me capturer et me déporter. Mais ils n'avaient aucune idée de ce à quoi ressemblait ma patrie, ni des gens qui y vivaient ou de la façon dont ils vivaient.
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Puis je tombai sur les lignes suivantes :
Sur les cartes d'Afrique, les géographes
Remplissent les blancs avec des images de sauvages ;
Et sur les collines inhabitables,
Ils placent des éléphants à défaut de villes.
Des éléphants à défaut de villes. Je trouvai réconfortant de savoir que, près de soixante ans auparavant, avant même ma naissance, Swift avait exprimé exactement le sentiment que j'éprouvais alors. Dans les cartouches ornementés d'éléphants et de femmes aux seins énormes, dressés comme pour esquisser un improbable salut, chaque coup de pinceau trahissait l'ignorance des cartographes sur mon pays.
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En Caroline du Sud, j'étais une Africaine. En Nouvelle-Ecosse, j'étais devenue une loyaliste, ou une Noire, ou les deux. Et maintenant, enfin de retour en Afrique, on me considérait comme une Néo-Ecossaise et, à certains égards, c'est ainsi que je me percevais, moi aussi. Je me sentais assurément plus Néo-Ecossaise qu'Africaine quand les femmes temnées se rassemblaient autour de moi, portant en équilibre sur leur tête d'énormes plateaux remplis de grains, de volailles ficelées et de fruits. Elles savaient que j'étais venue avec Clarkson et les marins blancs. Par leur façon de me serrer les mains et les bras, je voyais qu'elles me jugeaient aussi étrangère que les Britanniques.
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Je m'appelle Aminata Diallo, fille de Mamadou Diallo et de Sira Coulibali. Je suis née dans le village de Bayo, à trois lune à pied de la côte des Graines en Efrique de l'Ouest. Je suis une bambara. Et une Peule. Je suis les deux, comme je l'expliquerai plus loin. Je crois que je suis née en 1745, ou pas loin de là.
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Je m'appelle Aminata Diallo, fille de Mamadou Diallo et de Sira Coulibali. Je suis née dans le village de Bayo, à trois lune à pied de la côte des Graines en Afrique de l'Ouest. Je suis une bambara. Et une Peule. Je suis les deux, comme je l'expliquerai plus loin. Je crois que je suis née en 1745, ou pas loin de là.
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